Aller au contenu principal

Un outil d’aide à la décision pour lutter contre la tavelure dans les Charentes

Conçu pour interpréter les données météorologiques en continu et générer une prévision des risques sous forme de représentation graphique, le modèle RIMpro
est devenu un outil intéressant dans la lutte contre la tavelure.

© RFL

Les producteurs de pommes rassemblés au sein de la Sica La Charentaise Fruitière, à Reignac (16), ont constitué en 2017 un groupe Dephy Ferme dans le cadre du plan Ecophyto. Outre leurs échanges de pratiques et d’innovations, ils se sont intéressés à un outil d’aide à la décision pour lutter contre la tavelure.
Treize exploitations arboricoles font parties du groupe Dephy animé par la chambre d’agriculture de Charente-Maritime. Les objectifs sont l’échange de pratiques entre arboriculteurs et l’introduction de techniques innovantes pour réduire l’usage des pesticides chimiques. Chaque exploitant cherche à améliorer ses pratiques et transmet ses données pour le calcul de l’indicateur de fréquence de traitements (IFT). Cet indicateur permet de calculer un nombre d’interventions par bioagresseur et de suivre l’évolution des pratiques et des stratégies de chaque exploitation depuis 2014. La courbe des IFT depuis cinq ans illustre notamment une augmentation importante de l’utilisation des produits de biocontrôle dans ces exploitations, en substitution aux interventions chimiques.

Des modèles pour décider

Outre cela, l’action principale du groupe Dephy des Charentes concerne la lutte contre la tavelure. Cette maladie, qui altère à la fois le rendement des vergers et la qualité visuelle des fruits, est responsable de trois quarts des traitements en production de pomme. Il s’est notamment intéressé aux outils d’aide à la décision (OAD) qui permettraient de mieux raisonner les traitements anti-tavelure. Il s’agit de modèles informatiques qui intègrent différents paramètres liés au climat, à la croissance de la plante et à la biologie du parasite. Ces modèles estiment un risque d’infection de manière prévisionnelle, avant de le confirmer sur les bases de données réelles.

Leur choix s’est porté sur le modèle RIMpro, un modèle privé développé par le Hollandais Marc Trapman. Ce modèle tavelure bénéficie de plus de vingt ans d’antériorité et d’une amélioration continue grâce aux échanges avec un groupe technique international. Disponible sous forme de plateforme en ligne, RIMpro utilise les prévisions météo issues de différents réseaux et les données mesurées par une station météo implantée à proximité du verger. En l’absence de station météo, il peut également s’appuyer sur une station virtuelle.

Avec ces indications, l’arboriculteur peut affiner son choix quant au renouvellement ou non d’une intervention préventive, vérifier si un traitement « stop » est nécessaire ou si une impasse de traitement est envisageable. Il doit raisonner ceci en fonction de la sensibilité des variétés à la tavelure, et de la présence ou non d’inoculum dans la parcelle.

Un intérêt au-delà de l’arboriculture

D’autres modèles RIMpro concernant divers bioagresseurs du verger sont accessibles en ligne en même temps que le modèle tavelure : carpocapse, feu bactérien, hoplocampe, maladie de la suie. Plus récemment, des modèles ont également été déployés pour les maladies de la vigne (mildiou, oïdium, black rot). Au-delà des Charentes, un tel outil pourrait être utile aux producteurs de pommes des Deux-Sèvres, dont le verger de plus de 900 hectares fait face lui aussi à une pression croissante de certains bioagresseurs et une évolution du climat. La prise en main de ces outils et leur appropriation par les producteurs nécessitent toutefois une formation et un accompagnement, que la chambre d’agriculture peut assurer auprès des arboriculteurs.

 

Le modèle

RIMpro Tavelure retrace, pour une période donnée, les pluies et les durées d’humectation du feuillage qui sont à l’origine de la projection des spores et de l’infection des tissus végétaux. Il mesure également la dynamique de maturation des spores : au départ immatures (symbolisées en rouge foncé), elles mûrissent progressivement jusqu’à être prêtes à l’éjection par une pluie (rouge clair). Le graphique de valeur d’infection permet d’illustrer la dynamique de contamination et sa gravité à chaque événement pluvieux : la courbe rouge indique un niveau de risque faible à extrême selon la quantité de spores projetables et les conditions climatiques. Il est également possible d’insérer les traitements effectués afin de vérifier le niveau de couverture de son verger.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Baptiste Conreaux amène les commandes de fruits, légumes, jus et œufs à la porte de ses clients.
Des produits locaux livrés à domicile

Si la demande de livraison de fruits et légumes locaux était forte pendant la crise sanitaire, elle s'est bien estompée ces…

Pascal Béhar et Flore Marquis commercialisent leur système sur internet et lors de salons spécialisés.
Faire le plein de bocaux sous vide
Elle cherchait un outil pour conserver les produits alimentaires. Il travaillait dans le monde de la cuisine et a une âme d'…
Guillaume Roux et Cassandra Bœuf veillent sur leurs escargots.
Nouveaux anges gardiens pour les cagouilles
Cassandra Bœuf et Guillaume Roux ont repris la Cagouille charentaise, à Mons. L'exploitation hélicicole va déménager dans les…
Il manque un quart de sole de cultures d'hiver, qui n'ont pas pu être semées en Gâtine, et en plaine, les parcelles argilo-calcaires ont noyé par endroits.
"Si la collecte atteint 60 % d'une année standard, ce sera bien "

Les conditions climatiques ont chamboulé les plans d'assolement traditionnels. Ce début de printemps voit un potentiel de…

Charline Laguzet, responsable troupeau caprin du lycée de Melle et Denis Boulanger, directeur de l'exploitation.
Des inséminations sans hormone au lycée de Melle

Théâtre de la journée technique Innov'Action, organisée par la Chambre d'agriculture le 11 avril, l'exploitation du lycée…

Grâce aux parts prises dans la société, l'exploitant percevra des intérêts et dividendes pendant toute la durée de l'engagement, qui court sur 30 ans. Une façon de créer un complément de retraite issu des énergies renouvelables.
Une société pour partager la valeur du photovoltaïque

La Fnsea 79 poursuit son programme d'accompagnement des agriculteurs au photovoltaïque. Une société dédiée est en cours de…

Publicité